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Intervention de Nicolas Turquois

Séance en hémicycle du jeudi 30 mai 2024 à 21h30
Prise en charge intégrale des soins liés au traitement du cancer du sein — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Turquois :

Permettez-moi de saluer l'intention du groupe GDR – NUPES et de son rapporteur de renforcer la prise en charge du cancer du sein, qui touche essentiellement les femmes – près d'une sur huit – et emporte de nombreuses conséquences sur les équilibres personnels et familiaux. Ce cancer affecte profondément la féminité des patientes. Pour celles qui y ont été confrontées, l'épreuve se prolonge bien au-delà du combat contre la maladie, souvent avec des conséquences financières liées au reste à charge des dépassements d'honoraires, des transports sanitaires ou des produits dermatologiques destinés à apaiser les cicatrices.

Si le problème est justement posé, vous y répondez en proposant un traitement dérogatoire. Or nombre d'autres affections ont des conséquences lourdes et durables : nous ne pouvons faire de différence entre elles. Le cancer du sein est répertorié comme ALD, c'est-à-dire inscrit dans un dispositif qui couvre sans distinction les pathologies graves, évoluant pendant plus de six mois et nécessitant un traitement coûteux ; nous devons nous en tenir à cette approche. Cela ne signifie pas qu'il ne faut rien faire, bien au contraire. Le Gouvernement a pris des mesures importantes, telles que le parcours de soins global : l'ARS peut ainsi financer à hauteur de 180 euros l'accompagnement des patients ayant reçu un traitement pour un cancer et bénéficiant de la reconnaissance d'ALD. La loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 prévoit une expérimentation importante pour les personnes prises en charge par l'assurance maladie ; les ARS concernées pourront créer un parcours incluant l'APA. Vous n'êtes pas sans savoir, chers collègues du groupe GDR – NUPES, que cette même loi élargit le dispositif 100 % santé aux prothèses capillaires pour les femmes traitées par chimiothérapie. Il est de notre responsabilité de leur proposer, en coopération avec les organismes complémentaires, des perruques médicales à un prix abordable.

Il ne s'agit pas de faire preuve de triomphalisme ; nous avons conscience que des points restent à améliorer. J'en citerai deux. Premièrement, le dépistage, au sujet duquel le dernier baromètre publié par l'European Cancer Pulse est alarmant : en France, bien qu'il soit intégralement pris en charge, seules 47 % des femmes éligibles y recourent – soit 7 points de moins que la moyenne européenne. Pourquoi sont-elles si peu nombreuses, alors que cet examen peut sauver des vies ? Il ne s'agit sans doute pas d'un problème d'information, puisque des courriers et relances sont envoyés à domicile. Je n'ai malheureusement pas la réponse, mais il nous faut travailler collectivement sur ce sujet.

Deuxièmement, l'information sur le droit des malades est particulièrement insuffisante et à tout le moins mal ciblée. Son amplification pourrait éviter les situations que vous décrivez très justement dans votre exposé des motifs : bons de transport demandés trop tard, problèmes administratifs avec la sécurité sociale.

Vous l'avez compris, le groupe Démocrate ne souscrit pas à la distinction que vous opérez. Nous sommes attachés à la limitation des restes à charge pour toutes les victimes de pathologies graves – pas uniquement celles du cancer du sein. Cependant, eu égard à l'importance du sujet, et par souci de continuer à renforcer le système de santé en vue d'une prise en charge de qualité, nous soutiendrons le texte, en espérant que la navette parlementaire permettra d'en améliorer le contenu.

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