Nous examinons une proposition de loi importante, puisqu'elle traite du cancer du sein, le plus fréquent et le plus meurtrier chez la femme. J'apporte mon soutien à toutes les femmes, mais aussi aux hommes, qui se battent au quotidien contre cette maladie.
Chacun connaît ici mon engagement à défendre les droits des patients. Au-delà de la prise en charge, que je propose, par voie d'amendement, d'améliorer, le sujet de la prévention, écarté des débats, devrait retenir toute notre attention. Chaque année, près de 20 000 cancers du sein, soit le tiers des cas diagnostiqués, pourraient être évités ; 40 % des cancers du sein n'ont pas été détectés à un stade précoce. La mammographie de dépistage, réalisée tous les deux ans entre 50 et 74 ans, est une excellente mesure, mais ne suffit pas : une femme atteinte sur cinq a moins de 50 ans, une sur dix moins de 40 ans. C'est la raison pour laquelle je vous propose une nouvelle fois, chers collègues, que l'on étende le dépistage à toutes les femmes âgées de 40 à 49 ans. C'est un enjeu majeur de santé publique.
Je regrette que les autres groupes parlementaires, opposés par principe à toute suggestion émanant d'un député du Rassemblement national, n'aient pas souhaité améliorer ce texte par des éléments concrets et proches du terrain. J'espère qu'il pourra en être autrement et que nos propositions seront étudiées avec la sagesse qui doit animer nos débats. Parler d'un sujet, c'est bien, mais agir sans jeu politique pour améliorer le quotidien des Français, c'est mieux. La lutte contre le cancer du sein devrait être notre priorité à tous.
Nous avions ainsi proposé de spécifier les dispositifs de prise en charge intégrale, afin que soient notamment inclus les prothèses capillaires, les brassières et les soutiens-gorge spécifiques, les crèmes cicatrisantes, les soins de support indispensables tels que le suivi psychologique ou l'APA, ainsi que les soins dentaires : les fonctionnaires chargés d'étudier la recevabilité des amendements en vue de leur examen en séance publique en ont décidé autrement. Cependant, nous aurons l'occasion de revenir sur la prise en charge du tatouage médical, qui fait écho à la proposition de résolution de ma collègue Laure Lavalette. Ce texte invite le Gouvernement à négocier avec l'assurance maladie non seulement la reconnaissance du tatouage artistique et thérapeutique 3D, mais sa prise en charge intégrale.
Le cancer affecte le corps, mais aussi l'esprit. Les souffrances psychiques qu'il inflige nuisent irrémédiablement à l'équilibre personnel du patient, ainsi qu'à sa santé si elles diminuent sa motivation à combattre la maladie. Par ailleurs, les traitements très lourds ou à long terme, comme la chimiothérapie, la radiothérapie, souvent indispensables, ont des répercussions physiques, psychiques et sociales variables, mais inévitables et très importantes. Pour atténuer ces dernières, les soins de support agissent comme de vrais médicaments. Selon l'Inca, leur bénéfice est indiscutable : ils contribuent à améliorer la qualité de vie du patient, à réduire les effets de la maladie, à favoriser l'adhésion aux traitements et en optimiser les résultats, à diminuer le risque de rechute, voire à accroître le taux de survie.
J'espère donc que nous adopterons le texte et que nous pourrons y inclure ces spécificités. J'espère également que le Gouvernement fera en sorte d'étendre cette prise en charge aux autres cancers, afin d'éviter toute inégalité de traitement.