Je souhaite vous faire part des témoignages convergents de deux responsables d'Ehpad de ma circonscription. Dans leur établissement, en pleine nuit, une personne très âgée a été confrontée à des difficultés qui exigeaient des soins d'urgence, que le personnel – une infirmière de permanence assistée d'une ou deux aides-soignantes – n'était pas en mesure d'apporter. Ils ont donc appelé les services d'urgence, et la première question qu'on leur a posée portait sur l'âge de la personne.
Je trouve que cette question est, dans son sous-entendu, tout à fait redoutable. Sachant que les services d'urgence sont parfois amenés, dans une logique de guerre, à choisir celles et ceux qui seront soignés, elle donne le sentiment que l'intervention du service d'urgence est liée à l'âge de la personne, le grand âge relativisant la nécessité d'un déplacement – j'espère évidemment que tel n'est pas cas. Nous devons écrire très explicitement, à cet endroit du texte ou à un autre, que l'accès aux soins palliatifs est garanti quel que soit l'âge. Celui-ci ne doit jamais conditionner l'accès à tel ou tel dispositif médical.