Il s'intègre à la discussion que nous avons eue hier soir jusqu'à vingt-trois heures cinquante-huit. J'espérais pouvoir le présenter en profitant de l'élan du moment, mais il était l'heure de lever la séance.
Le texte, tel qu'il est rédigé, évoque l'ambition de « préserver [la] dignité » de la personne malade ; j'ai donc essayé de comprendre de quoi il s'agissait. Peut-on perdre sa dignité ? Non, bien sûr que non ! La dignité ne peut jamais se perdre, puisque c'est un droit ancré dans l'humanité de chacun d'entre nous. On ne peut perdre sa dignité ni son humanité. Je trouve donc qu'utiliser ce mot, dans le présent article, n'est pas adapté. Même quelqu'un qui souffre d'une situation extrême, maladie grave ou condition servile, conserve toujours sa dignité. Celle-ci ne peut pas être perdue, mais peut-elle être endommagée ? C'est là que la discussion devient intéressante. En effet, la dignité d'un homme peut être endommagée quand il perd l'image décente de lui-même, c'est-à-dire quand il ne supporte plus une dégradation progressive et douloureuse de son corps – et, éventuellement, de sa pensée. Ce que l'on peut perdre, c'est cette image.
Il me paraît beaucoup plus approprié de vouloir « préserver [l']image » de la personne malade, qui peut être perdue, alors que la dignité ne peut l'être. Mon amendement vise donc à substituer au mot « dignité » le mot « image ».