Monsieur le Premier ministre, je m'adresse particulièrement à vous car ma question concerne une déclaration du Président de la République lors de son passage en Guyane. Dans ce territoire, sept communes sur vingt-deux sont totalement enclavées et privées de réseau routier. Mes chers collègues, l'enclavement tue régulièrement dans mon pays, la Guyane. Il tue des dizaines de personnes, mais il tue aussi le système éducatif, le système sanitaire, l'économie et l'espoir. En 500 ans de présence sur le sol guyanais, la France n'a construit que 440 kilomètres de routes nationales – soit moins de 1 kilomètre par an. En 2006, le ministre M. Estrosi annonçait que la Guyane pourrait intégrer le programme des quinze itinéraires pilotes du réseau routier national. En 2007, le projet de route Bélizon-Saül était validé dans le cadre de la création du parc national – le parc amazonien de Guyane. En 2016, un décret ministériel validait le schéma d'aménagement régional (SAR) qui visait à désenclaver la Guyane. En 2022, le Président de la République, M. Macron, écrivait à tous les électeurs de Guyane que le désenclavement routier était une priorité. En 2024 enfin, lors de son passage – écoutez bien, chers collègues –, M. Macron annonce à la population guyanaise qu'il va demander au génie militaire une étude visant à construire une route en terre entre Apatou et Maripasoula, pour désenclaver près de 40 000 personnes. Alors, monsieur le Premier ministre, quelle parole est crédible dans cette assemblée et au sein de ce gouvernement,…