La monoparentalité est un état de fait : elle concerne plus d'un quart des familles. On dénombre aujourd'hui plus de 2 millions de familles monoparentales, qui comptent plus de 3 millions d'enfants. Dans les territoires d'outre-mer, ces familles sont majoritaires parmi les familles avec enfants. Dans 82 % des cas, elles ont à leur tête, une mère – ce taux monte à 98 % à La Réunion.
Ces familles rencontrent des difficultés spécifiques par rapport aux familles biparentales : près de 35 % des familles monoparentales vivent sous le seuil de pauvreté contre 14 % pour les familles biparentales. Cette vulnérabilité s'aggrave pour les mères : le taux de pauvreté des enfants vivant seuls avec leur mère atteint 46 % contre 22 % pour les enfants vivant seuls avec leur père. Parallèlement, le non-recours au RSA et à l'ASF s'établit à 15 %.
Les mesures exceptionnelles ne peuvent évidemment suffire ; il faut des réponses structurelles. Les difficultés rencontrées par ces familles se répercutent sur les enfants dont l'épanouissement se trouve perturbé. Le parent doit assumer à la fois un rôle de soutien familial et un rôle de principal, pour ne pas dire unique, pourvoyeur de revenus. Là encore, à situation égale, les femmes subissent plus fortement les difficultés qui sont exacerbées par les inégalités salariales.
Ce texte s'inscrit dans la réflexion qu'il nous faut mener collectivement sur l'opportunité et la manière de créer un statut de familles monoparentales. Plus largement, il entend participer à l'effort de lutte contre la stigmatisation de ces familles, lesquelles sont, selon le réseau de l'Union nationale des centres communaux d'action sociale, l'un des publics les plus fragiles. Nous devons donc agir.