Je suis également très défavorable.
L'idée du texte est de permettre à la réflexion du patient de cheminer. La première partie du projet de loi porte sur les soins d'accompagnement : lorsque le patient demande une aide à mourir, il est prévu que les soignants lui proposent dans un premier temps des soins palliatifs. S'il les refuse, une expertise médicale est effectuée. Il n'y a donc aucun harcèlement car ni les soins palliatifs, ni l'aide à mourir ne sont obligatoires. Le texte privilégie à chaque étape l'écoute du patient.
Le projet de loi porte toutefois sur la vie et la mort. Un patient atteint d'une maladie grave et endurant des souffrances aiguës peut vouloir en finir. Nous n'écrivons pas la loi à partir de nos expériences personnelles. Mais nous avons tous rencontré des gens qui, un jour, n'en pouvaient plus de souffrir et voulaient mourir et, le lendemain, allaient un peu mieux et étaient moins déterminés. Si on ne leur laisse pas la possibilité de réfléchir et que l'on accède immédiatement au désir de mourir, on peut tomber dans la précipitation. Nous souhaitons que la demande du patient soit entendue et enclenche une action, mais aussi nous assurer de la solidité de sa décision car il s'agit du choix le plus irréversible qui soit.