À mon sens, la personne qui prescrit doit être présente, mais pas nécessairement administrer, puisque l'administration par un tiers est rarement nécessaire.
La loi Claeys-Leonetti, si elle est une bonne loi, est mal connue. Dans la mesure où elle date de 2016, de nombreux soignants n'y ont pas été spécifiquement formés et nous en constatons une méconnaissance totale chez certains professionnels, quel que soit le métier. J'effectue ainsi, chaque semaine, des formations sur cette loi, dont l'appropriation n'est pas suffisante.
Concernant les situations complexes, il arrive que nous soyons confrontés à des demandes d'aide à mourir qui n'entrent pas dans le cadre de la loi Claeys-Leonetti. Pour ces situations spécifiques, une évolution de la loi sera utile. Il n'en reste pas moins nécessaire d'accroître la connaissance de la loi Claeys-Leonetti, notamment pour éviter que certains patients ne partent chercher à l'étranger la sédation profonde et continue qu'ils ne pourraient trouver en France. La différence entre l'euthanasie et la sédation profonde et continue se trouve dans l'intentionnalité : dans un cas, nous soulageons le patient, dans l'autre nous le tuons.
Concernant les risques de dérive, on dénombre, en 2023 aux Pays-Bas, 20 % d'euthanasies supplémentaires chez les patients psychiatriques.