Nous sommes en accord avec l'avis du CCNE ainsi que sur la modalité du suicide assisté, qui respecte l'autonomie et qui limite l'implication d'autrui.
Sur le sujet de l'obstination déraisonnable, nous avons constaté, au terme de notre analyse, que les raisons sont complexes. Elles touchent au refus de la disparition, à la peur de la mort, à la perte de confiance dans le discours médical, ou à des questions religieuses voire militantes. Dans 99 % des cas, ce sont les familles qui s'opposent à l'arrêt des traitements, et jamais l'inverse.
La proposition relative à l'exception d'euthanasie, qui pourrait impliquer un proche voire une infirmière, est un cas unique, et c'est le médecin qui effectue l'acte dans les autres pays. En raison du choix de l'administration orale, la question est celle de la capacité du patient à déglutir. S'il n'en est pas capable, la loi Claeys-Leonetti permet d'arrêter les traitements et de mettre en place une sédation profonde et continue. La question de l'exception d'euthanasie est donc purement théorique. Si la loi Claeys-Leonetti a remplacé le mot « avis » par le mot « témoignage » des proches, c'est pour qu'ils n'aient pas à porter le poids de cette culpabilité. Lorsque le corps médical prend la décision, les proches se trouvent soulagés et ne portent pas le stress post-traumatique. Nous mesurons encore mal le retentissement que toutes ces décisions peuvent avoir sur les proches.