Cela dit, la procédure choisie existe et nous nous y conformons – c'est bien normal.
Si la méthode n'est pas la bonne, le sujet, lui, est fondamental. Vous avez parlé, Madame la rapporteure, de 16 % de logements insalubres outre-mer ; lors de ma mission pour le Premier ministre Édouard Philippe sur l'habitat indigne, j'avais relevé une proportion de 20 % et je doute qu'elle se soit améliorée depuis ; il faudra donc nous mettre d'accord sur les chiffres. De toute façon, le volume de logements concernés est considérable.
Les outre-mer connaissent toutes les formes d'insalubrité, de celles qui sont liées à ce que l'on appelle le logement spontané – pour parler clair, trois tôles qui servent d'abri à des personnes très souvent en situation d'extrême fragilité – aux bâtiments qui pourrissent sur pied dans les centres-villes à cause de problèmes d'indivision successorale, en passant par les squats résultant de l'indisponibilité foncière et par la suroccupation et l'exploitation par des marchands de sommeil. Malheureusement, une partie du logement social est également concernée.
Vous avez raison de vouloir étendre le champ de la commission d'enquête aux problèmes de livraison de logements. Dans ce domaine, à l'indisponibilité foncière s'ajoute l'inadaptation des normes de construction, qui, en outre, renchérissent inutilement le coût des constructions. S'agissant du coût du logement, j'avais eu l'occasion de montrer que le prix du loyer était le même à Saint-Denis-de-La-Réunion qu'à Lyon !
En espérant que la commission d'enquête que vous proposez ne fera pas le procès de l'État – la LBU existe et a été renforcée –, je voterai à titre personnel en faveur de la proposition de résolution et je souhaite que mon groupe ne s'y oppose pas.