L'industrie étant un dérivé du prix de l'énergie, le différentiel entre l'Europe et les États-Unis est gigantesque.
Alors que mes collègues m'ont confié le rapport spécial relatif à la mission Aide publique au développement, je constate le retrait massif de nos banques d'Afrique, qui s'ajoute au départ de nos entreprises. Le départ de Bolloré marque une date dans l'histoire des relations entre la France et l'Afrique, mais nos grandes banques partent aussi, en particulier les plus investies que sont BNP Paribas et la Société générale. Quand je les auditionne, elles évoquent des raisons de compliance, nos règles étant moins en cause que la menace qui serait exercée par les Américains quant à nos interventions et à nos défaillances en Afrique. Tout ce monde vit dans le traumatisme de l'amende de 9 milliards infligée à BNP Paribas. Que pouvez-vous faire pour que nos banques ne désertent pas l'Afrique ? Quand une banque quitte un continent, contrairement à une entreprise, cela entraîne un effet systémique majeur.