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Intervention de François Villeroy de Galhau

Réunion du mercredi 15 mai 2024 à 11h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France :

Le HCSF est notre autorité macroprudentielle ; de telles instances ont été mises en place dans toutes les économies avancées à la suite de la grande crise financière. Il s'agit de surveiller l'apparition éventuelle de bulles et de prendre les mesures pour éviter les crises financières, dont le coût est majeur pour les finances publiques puisqu'il représente plusieurs dizaines de points de PIB. C'est aussi un drame économique et social, avec la montée du chômage. Cette instance est donc d'intérêt général. Le dispositif que nous avons en France est assez proche de celui des autres pays. Il résulte de la loi bancaire de 2013. C'est un équilibre entre la légitimité démocratique et l'autonomie opérationnelle.

Le HCSF est composé de huit membres : le ministre qui le préside, trois autorités qualifiées nommées par trois autorités politiques – la présidente de l'Assemblée nationale, le président du Sénat et le ministre – et quatre membres représentant les autorités indépendantes, dont votre serviteur. Le ministre préside et je propose. Cette composition est très proche de celle de la plupart de nos voisins. À l'échelle européenne, l'instance équivalente est présidée par Christine Lagarde. La solution française me semble bonne. Le HSCF a fait son travail, et ses normes de bon sens ne sont pas en cause dans les chiffres décevants du crédit immobilier.

Enfin, je ne peux que confirmer le décrochage de l'Europe par rapport aux États-Unis. Ce n'est pas tout à fait un hasard si, au moment où l'urgence de l'inflation diminue, notre débat retourne à cet enjeu de long terme, structurel. La lettre entend diffuser le message, si ce n'est optimiste au moins encourageant, selon lequel l'Europe unie dispose de leviers, comme la taille multipliée par la puissance financière multipliée par une meilleure efficacité publique. Je suis conscient de la multiplicité des enjeux intérieurs dans chacun de nos pays, mais il n'y a pas de fatalité au déclin de l'Europe. Je suis même frappé par l'attente d'Europe, que j'observe dans nombre de réunions internationales. L'Europe porte un modèle social et environnemental, dans lequel beaucoup d'entre nous se retrouvent. Ne laissons pas le face-à-face entre les États-Unis et la Chine ou entre l'Ouest et le Sud déterminer le paysage mondial de demain. Notre pays et l'Europe ont un rôle central à jouer.

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