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Intervention de François Villeroy de Galhau

Réunion du mercredi 15 mai 2024 à 11h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France :

Vous avez raison sur les erreurs du passé. Tout le monde a fait des erreurs par le passé, la Banque centrale européenne comme les autres. Il existe un débat sur la qualité des modèles, mais le meilleur modèle du monde ne peut donner que ce qu'il a. Personne n'avait prévu l'enchaînement de deux chocs dont chacun était exceptionnel et dont la succession était improbable : le choc déflationniste du covid puis le choc inflationniste de la guerre en Ukraine.

En matière d'avenir, vous avez raison, il ne faut pas être arrogant, présomptueux ou prétentieux. Quand je parle d'une relative confiance pour une reprise en 2025, c'est en l'absence de nouveau choc. Il se trouve que depuis un an, nous avons relativement peu changé nos prévisions, parce que l'environnement est devenu un peu plus prévisible. Mais il serait ridicule d'afficher des certitudes, et il est toujours bon de conserver une modestie de bon aloi.

Les taux différenciés peuvent exister de la part des banques commerciales, qui les pratiquent selon les projets. La difficulté concerne la possibilité de taux différenciés de la part de la Banque centrale, car notre objectif prioritaire, fixé par le traité de Maastricht et qui correspond à l'attente première de nos concitoyens, c'est la lutte contre l'inflation. La façon efficace de l'atteindre est la transmission des taux d'intérêt de la Banque centrale. Ce faisant, nous favorisons, par ce que nous faisons sur le verdissement, des entreprises et des projets plus avancés dans la transition, avec les achats d'obligations et le collatéral. Nous aidons aussi au maximum les projets d'investissement dans notre pays, en contribuant à garder des taux d'intérêt bas.

Je souhaite que la prise en compte du risque climatique ou de l'intérêt climatique des projets se traduise dans des taux différenciés par les banques. En tant que superviseur, nous avons conduit en 2021 un stress test climatique avec l'ACPR. Les banques et les assurances y ont participé, et ont dû discuter de leurs projets et de la déformation de leurs portefeuilles. Cela pousse à orienter dans le bon sens la stratégie des banques.

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