Je voudrais partager avec vous quelques réflexions autour de la crise immobilière qui s'installe dans notre pays, qu'il s'agisse des logements neufs ou anciens.
D'abord, avoir tardé à modifier le taux d'usure a empêché des personnes qui avaient pourtant obtenu leur prêt bancaire d'accéder à la propriété.
Ensuite, le taux d'effort – d'autres pays parlent plutôt du reste à vivre – combiné à l'envolée des taux a freiné l'accès à la propriété, alors qu'il aurait fallu sauver la production de logements. Rapporteur spécial pour cette commission pour le logement social et l'hébergement, je n'oublie pas que 53 % de la production de logements sociaux sont assurés par les promoteurs dans les opérations mixtes. Vous observez que la Banque de France a fait rempart à la crise financière, et c'est son rôle. Mais j'ai le sentiment qu'elle n'a pas fait rempart à la crise immobilière qui s'installe, puisque les promoteurs sont en train de se réduire pour les gros et de disparaître pour les petits. Tous les experts s'accordent à dire que nous connaîtrons une crise inédite dans le bâtiment.
Je suis attaché à votre indépendance, mais j'ai parfois été déconcerté par les positions que vous avez rendues publiques à ce sujet. Les réitéreriez-vous face à ce qui s'annonce pour notre pays ?
Certains de nos voisins ne connaissent pas la même crise immobilière, car ils appliquent des taux variables qui jouent le rôle d'amortisseurs. Quel est votre regard sur ce sujet ?
Que pensez-vous de l'idée de raisonner en « reste à vivre » plutôt qu'en « taux d'effort » ?