Nos concitoyens ont été sensibles, c'est vrai, à l'inflation du quotidien, principalement celle de l'énergie en 2022 et celle de l'alimentation en 2023. Ces deux postes représentent respectivement 10 % et 20 % de la consommation. Mais, ce qui compte in fine pour le pouvoir d'achat, c'est l'ensemble de la consommation, et les prix des services et de certains biens manufacturés ont connu une inflation plus modérée.
La hausse des prix alimentaires est revenue à un peu plus de 1 %, contre 15 % au début de l'année dernière, et la hausse de l'énergie se situe entre 3 et 4 % en moyenne.
Concernant la répartition de la hausse moyenne du pouvoir d'achat ces vingt-cinq dernières années, je n'ai pas la réponse. J'aurais tendance à penser que cette augmentation a été relativement équitablement répartie. En effet, nous sommes l'un des pays, et peut-être même le pays, où les inégalités sont restées les plus stables.
L'augmentation des salaires est une moyenne, puisque les salaires dépendent de décisions décentralisées des entreprises et des branches. Ce que nous observons depuis le début de l'année, c'est une augmentation moyenne supérieure à 3 %, donc supérieure à l'inflation. C'est ce que nous attendons pour l'ensemble de l'année, et cette hausse pourrait être plus forte l'an prochain puisque nous attendons à nouveau une augmentation moyenne des salaires de plus de 3 % et une inflation inférieure à 2 %.
Outre l'union pour l'épargne et l'investissement, un autre mécanisme pourrait être celui d'un abondement public à côté du soutien par des fonds de capital-risque privés européens, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs. Ce mécanisme est encore embryonnaire à la Banque européenne d'investissement (BEI), mais il a bien fonctionné dans d'autres États innovants comme Israël ou la Californie. Essayons de le développer en Europe.