Monsieur le gouverneur, dans votre lettre annuelle, vous mettez en lumière le succès de la politique monétaire européenne dans la maîtrise de l'inflation, laquelle est désormais stabilisée à 2,4 % en France. Cela a permis, avec l'action conjointe du Gouvernement, de protéger le pouvoir d'achat de nos compatriotes, dont vous notez qu'il a connu une amélioration supérieure à la moyenne européenne. La poursuite de l'action crédible et stabilisatrice des banques centrales en 2025 devrait permettre le retour d'une inflation à 2 % et une reprise de la croissance, en France comme en Europe, sous réserve de nouveaux chocs géopolitiques. À cet égard, je souligne à mon tour le travail remarquable du HCSF. Pour autant, la politique monétaire ne peut résoudre à elle seule les défis structurels de l'économie française et nous devons poursuivre résolument les réformes, comme vous nous y engagez dans votre lettre.
S'agissant de la croissance, vous identifiez trois transformations d'avenir : l'emploi ; le numérique et l'intelligence artificielle ; la transition climatique. Quels freins devons-nous encore lever pour que l'économie française et européenne soit au rendez-vous de ces transformations ?
En juillet dernier, la BCE a ramené à zéro le taux d'intérêt qu'elle verse aux banques sur leurs réserves obligatoires. Il n'en reste pas moins que le taux d'intérêt sur la facilité de dépôt reste élevé, ce qui entraîne des coûts pour les banques centrales nationales. En 2023, l'encours moyen des avoirs des banques françaises sur la facilité de dépôt serait de l'ordre de 900 milliards d'euros. Quel a été le coût, pour la Banque de France, des intérêts servis sur ces facilités de dépôt ? Quelles sont les perspectives d'évolution des taux d'intérêt sur ces facilités ? Une baisse de ces taux ou une augmentation du coefficient des réserves obligatoires ne permettrait-elle pas de faire des économies pour les banques centrales, d'en flécher une partie vers les États actionnaires et de stimuler la croissance européenne, donc française ?