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Intervention de Jean-René Cazeneuve

Réunion du mercredi 15 mai 2024 à 11h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-René Cazeneuve, rapporteur général :

Je ne me souviens pas avoir lu, dans les notes du gouverneur de la Banque de France, qu'il ne fallait pas baisser la dépense publique ! Peut-être pourra-t-il nous préciser ce qu'il en est.

L'inflation était déjà le thème de nos précédentes auditions. Le 27 septembre 2022, vous indiquiez que, grâce notamment au bouclier tarifaire, le niveau de l'inflation en France restait le plus bas de la zone euro, dont la moyenne s'établissait à 9,1 %. Le 1er mars 2023, vous déclariez qu'il n'y avait pas de récession, mais encore trop d'inflation. Je me réjouis donc que vous notiez, dans votre lettre au Président de la République, que nous sortons progressivement de la crise inflationniste. Notre pays a lutté efficacement contre l'inflation, qui a moins augmenté chez nous que dans la zone euro comme dans l'Union européenne. Notre politique a donc été très protectrice.

Vous envisagez une baisse des taux d'ici à la fin du printemps. Il semble que les États-Unis n'adoptent pas le même calendrier. Quelle pourrait être la conséquence de taux directeurs décorrélés des deux côtés de l'Atlantique ?

Je rends hommage à votre action résolue et à celle de la Banque centrale européenne (BCE), dont la Banque de France déploie la politique à l'échelle nationale, et aux travaux de laquelle vous prenez toute votre part, notamment au sein du Conseil des gouverneurs. Plus généralement et au-delà de la politique monétaire, la Banque de France et les institutions qui lui sont adossées, comme l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), ou auxquelles elle participe, comme le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), ont toute notre confiance. Nous savons pouvoir compter sur elles pour protéger, superviser, réguler et stabiliser. Nous vous en remercions.

En matière de croissance, vous nous avez appelé à faire preuve de crédibilité et de responsabilité. Nous avons révisé les prévisions pour 2024. L'acquis de croissance est de 0,5 %. Les Jeux olympiques pourraient avoir un impact de l'ordre de 0,2 point. Entre vos prévisions et celles du Gouvernement, il n'y a qu'une marge d'erreur ou d'incertitude. Ces prévisions sont donc crédibles.

Votre lettre au Président de la République évoque la nécessité de réussir trois transformations : la transformation du travail, la transformation numérique et la transition climatique. Pour ce qui est de la première, vous constatez le succès de la réforme de l'apprentissage. S'agissant de la transformation numérique, en particulier dans le secteur bancaire, la Banque de France mène ou participe à de nombreux travaux consacrés à la technologie des registres distribués et à la possibilité d'une monnaie numérique de banque centrale. Que pouvons-nous en attendre ?

Ma dernière question porte sur votre souhait d'une union des marchés de capitaux – vous préférez l'expression « union pour l'épargne et l'investissement en soutien de la transition ». L'un de vos prédécesseurs, le gouverneur Christian Noyer, vient de remettre un rapport en ce sens, dont ressortent plusieurs recommandations transformatrices. Que pensez-vous de celles qui visent, d'une part, à « développer des produits d'épargne européens de long terme, investis principalement en Europe, […] pour accroître les flux vers les marchés de capitaux européens », d'autre part à « relancer […] le marché de la titrisation, pour adosser la capacité de prêts des banques européennes à des marchés de capitaux profonds » ?

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