De nombreux acteurs gravitent autour de cette innovation et de nombreuses choses restent à découvrir. L'Union européenne a été la première à établir une législation concernant l'IA, en adoptant en mars dernier la proposition de règlement établissant des règles harmonisées sur l'intelligence artificielle. Ce texte, une première mondiale, soutient certes l'innovation mais vise également à protéger les droits et la sécurité. S'il est validé par le Conseil européen, il entrera en vigueur en 2025.
L'intelligence artificielle semble devoir entraîner des bouleversements dans nos quotidiens mais des impacts sont également à envisager dans les relations géopolitiques. Le règlement voté le 13 mars 2024 vise à « protéger les droits fondamentaux, la démocratie, l'État de droit et la durabilité environnementale contre les risques liés à l'IA, tout en encourageant l'innovation, en faisant de l'Europe un acteur de premier plan dans ce domaine ».
L'Europe cherche donc à se protéger. Elle interdit certains usages de l'IA, comme les systèmes de notation citoyenne ou la manipulation du comportement. Mais au-delà de ce texte fondateur, l'Europe est-elle bien intégrée dans la course vers cette nouvelle technologie ? Cette course est-elle déjà gagnée par un autre acteur ? La France doit-elle faire cause commune avec l'Europe ou doit-elle parier sur ses propres capacités ? Notre pays a-t-il d'ailleurs la capacité réelle et les moyens d'innover dans ce domaine ? Au-delà des rivalités étatiques et du besoin de savoir développer et d'utiliser cette technologie de manière souveraine, les entreprises privées sont-elles avantagées dans cette période de défrichage de l'intelligence artificielle ?