Bien que le portage du foncier libère l'investissement nécessaire pour adapter le bâti, diversifier les productions et acquérir du foncier agricole, il serait dangereux de laisser à des investisseurs privés la liberté d'en faire un nouveau marché. Les citoyens ou les entreprises privées peuvent participer à la transition en finançant des associations reconnues d'intérêt général, telles que Terre de liens, qui, en assurant un portage du foncier dépourvu de spéculation financière et en soutenant en particulier des projets agroécologiques, apportent un appui durable aux agriculteurs. Cela vaut mieux que de laisser les terres agricoles aux mains d'investisseurs lambda, non reconnus par l'État.
Vous reconnaissez les difficultés d'accès aux terres que rencontrent les porteurs de projet. Le Président de la République a fait part en 2022 de sa volonté d'aider les jeunes à s'installer et à lisser sur plusieurs années la charge financière qui en résulte. Pour répondre à cette préoccupation majeure, vous avez prévu 80 millions d'euros sur dix ans, destinés à l'investissement dans des structures de portage publiques ou privées. Cette somme est dérisoire ! D'après le calcul de Terre de liens, elle permettrait d'acheter 1 300 hectares par an, soit 0,1 % des terres agricoles vendues chaque année. Enfin, comme l'a rappelé M. Prud'homme, les Safer, organismes sous la tutelle de l'État, vous alertent également au sujet des dérives du foncier agricole.