Il concerne le portage foncier et son rôle dans l'installation de nouveaux exploitants agricoles. Nous constatons à la fois une diminution de 20 % du nombre de fermes et une augmentation de 25 % de leur taille moyenne, ce qui révèle un problème de concentration. De plus, une ferme sur dix est une société financiarisée, offrant peu de prise à la régulation de l'accès au foncier. Notre proposition, issue d'échanges avec la Fédération nationale des Safer (FNSAFER), consiste donc à redonner des moyens aux Safer pour appuyer la transition de notre modèle et pour inverser la courbe démographique agricole.
Le portage et le stockage fonciers doivent permettre de proposer des surfaces libres aux porteurs de projet. Cela nécessite un financement public. Or les Safer en manquent : la majeure partie de leurs ressources provient désormais de leurs transactions, le financement public ayant été réduit à la portion congrue. Il importe également de leur transmettre une feuille de route claire, détaillant des objectifs et des critères qui leur permettront de hiérarchiser les projets.
Au fond, nous en revenons à l'opposition de deux conceptions de l'agriculture. Nous voulons donner des moyens à des structures porteuses d'une mission d'intérêt général, tandis que le texte fait la part belle aux investisseurs privés, animés par des motivations très éloignées de cet intérêt.