Hier soir, nos débats ont porté sur le nombre d'agriculteurs ; il dépend entre autres de la viabilité économique de leurs activités. Lors des manifestations, ils nous disaient vouloir vivre de leur travail – ce slogan est sain et naturel. Monsieur le ministre, pourquoi la majorité à laquelle vous appartenez vote-t-elle des textes au Parlement européen, notamment des déclinaisons du Pacte vert, qui, d'après la revue France agricole, prévoient une baisse de 10 à 15 % de la production agricole en Europe ? Comment peut-on augmenter, ou du moins maintenir, le nombre d'agriculteurs en France tout en votant des textes de décroissance avec les Verts et toute la gauche européenne ? Cette forme d'incohérence m'inquiète.
Par cet amendement, nous souhaitons donner envie aux jeunes agriculteurs de s'installer en leur assurant un avenir économique, en rendant leurs activités viables, en garantissant des prix stables et en simplifiant les normes. Il faut simplifier leur travail – faire une déclaration de dossier PAC ou de relevé parcellaire se révèle très compliqué. Être jeune agriculteur ne consiste plus simplement à produire et à passer du temps dans ses champs. À défaut d'expertise administrative ou comptable, il faut déléguer les démarches bureaucratiques complexes, ce qui peut engendrer des dépenses phénoménales. Se donner des objectifs, c'est bien ; se donner les moyens de les atteindre, c'est mieux.
Il faudrait également appliquer les lois existantes, notamment les lois Egalim du 30 octobre 2018, du 18 octobre 2021 et du 30 mars 2023 – cela fait partie des revendications des agriculteurs, et j'aimerais vous entendre sur ce point. Vous n'avez pas non plus répondu aux questions sur la baisse de la fiscalité s'agissant des transmissions, une thématique qui suscite beaucoup d'inquiétude : quels engagements prendrez-vous à ce sujet cet automne lors de l'examen de la loi de finances pour 2025 ? C'est déterminant pour l'avenir du nombre d'agriculteurs.