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Intervention de Laurent Alexandre

Séance en hémicycle du jeudi 23 mai 2024 à 9h00
Souveraineté alimentaire et renouvellement des générations en agriculture — Article 8

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Alexandre :

Il est crucial pour améliorer les conditions de travail quotidiennes des agriculteurs, puisqu'il facilite leur accès à des congés alignés sur ceux de tous les autres salariés. Il permet de garantir la continuité du service agricole tout en offrant aux agriculteurs le repos qu'ils méritent. Reconnaître le droit au repos, mais aussi le droit à la vie de famille et à la formation – un impératif à l'heure de la nécessaire transition des pratiques agricoles – est d'autant plus important que le mal-être des agriculteurs se fait de plus en plus palpable, et que ceux qui travaillent 365 jours par an sont encore très nombreux. Monsieur le ministre, vous ne pouvez pas déclarer que l'agriculture est d'intérêt général majeur sans vous soucier des hommes et des femmes qui la pratiquent.

Les agriculteurs n'ont droit qu'à quatorze jours de service de remplacement, partiellement pris en charge par un crédit d'impôt. Cette durée est largement inférieure aux vingt-cinq jours de congés payés auxquels ont droit les salariés dans les autres secteurs de l'économie – c'est totalement incompréhensible.

Il y a quelques jours, j'ai défendu un autre amendement pour favoriser l'installation des jeunes agriculteurs. Mais comment ce métier pourrait-il être attractif si les jeunes qui souhaitent se lancer doivent, après avoir investi beaucoup d'argent, supporter la contrainte des horaires, le manque de vacances et les fluctuations de revenus ? Il ne s'agit pas de défendre un droit à la paresse, mais de redonner de la valeur humaine au travail agricole. Installer des agriculteurs, c'est bien ; installer des agriculteurs qui ne soient pas condamnés à la précarité ou à un travail quasi forcé, c'est beaucoup mieux.

Pourtant, par idéologie, vous écartez toutes nos propositions qui permettraient de garantir des prix rémunérateurs aux agriculteurs en instaurant des prix planchers, ou de relever les retraites agricoles pour qu'elles atteignent le niveau du Smic, lui-même revalorisé. Ferez-vous de même avec les mécanismes d'entraide et de remplacement, qui permettraient de reconnaître un droit au congé pour les agriculteurs ?

Le numéro 1620 a été attribué à cette mesure de justice sociale en faveur de nos paysans. Retenez-le en prévision du vote…

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