Le seul objectif mentionné dans ce texte, c'est celui de compter au moins 400 000 exploitations agricoles à l'horizon de 2035 ; malheureusement, peu d'entre nous seront présents, soit pour se féliciter des résultats obtenus, soit pour justifier l'échec de cette ambition – car, à fixer des objectifs, on courre souvent derrière sans jamais être tout à fait à la hauteur.
Pour nous, le cap devait être clair : fixer un nombre d'installations ambitieux, non pas à l'horizon de 2035, mais comportant des jalons annuels, à vérifier chaque année, ce qui permettrait d'ajuster le tir en cours d'évolution. Si, en 2027, le résultat attendu n'est pas atteint, faisons en sorte de renouveler, au minimum, les départs en retraite chaque année. Voilà une ambition concrète, qui serait palpable et mesurable.
Notre deuxième ambition est d'accompagner la transition vers un modèle agroécologique. Vous dites ne pas être opposés à des systèmes alternatifs ni à l'agriculture biologique, mais vous n'inscrivez pas, dans cet article, d'ambition précise concernant l'installation en bio. Pourtant, toutes les études démontrent que le souhait des aspirants à l'installation est de s'orienter vers ces modèles agricoles. Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a publié une étude qui révèle que deux tiers de ceux qui s'installent font le choix de l'agriculture biologique, hors cadre familial. Nous devons donc inscrire concrètement cette ambition dans la loi. Si vous acceptiez d'intégrer ces deux dimensions, nous aurions contribué au rééquilibrage du projet de loi.