Je rappelle que l'utilisation d'antibiotiques en filière animale a été réduite de plus de 70 % grâce aux éleveurs, aux organisations professionnelles et aux vétérinaires. Mais cette évolution est le fruit d'un équilibre, lui aussi fragile en raison de la décapitalisation des exploitations et surtout de l'absence de remplacement d'un trop grand nombre de vétérinaires ruraux.
Troisième élément de réflexion : la délégation de certains actes. C'est une demande des vétérinaires et cette mesure n'est pas, monsieur Taupiac, un pansement sur une jambe de bois, mais un des éléments d'une stratégie globale pour favoriser l'exercice de ce métier, soit l'objet de cet article. Vous êtes un élu rural, et si vous n'avez pas entendu les vétérinaires réclamer la mesure, je ne sais pas ce que vous avez entendu ! Elle vient en complément d'autres politiques publiques.
Quant à la financiarisation, c'est en effet un vrai sujet, monsieur Potier, et nous mettons en application des décisions du Conseil d'État pour lutter contre ses effets. Un processus de conciliation avec les organisations vétérinaires a abouti, puisque toutes les cliniques vétérinaires se sont conformées à l'évolution du droit, ce qui évite en partie la poursuite de la financiarisation, sachant que le financement du sanitaire demeure la question centrale à résoudre pour pouvoir compenser l'avantage d'être en médecine canine plutôt qu'en rurale. La question de la financiarisation ne nous avait pas échappé, car il y avait un risque de concentration et de perte d'indépendance des vétérinaires. C'est donc un travail précieux qu'il faut continuer à mener.