Au travers de cet article, le Gouvernement tente de répondre au phénomène très préoccupant de la désertification vétérinaire. Nous en prenons acte. Le recours à des auxiliaires vétérinaires pour certains actes de médecine et de chirurgie constitue une rustine, mais ne répond en rien au problème structurel que pose la pénurie de praticiens vétérinaires formés dans les territoires.
Un second problème – que je ne cesse de dénoncer depuis le début de l'examen du projet de loi – doit être abordé : celui du revenu des vétérinaires.
Au-delà de leurs horaires interminables et de leur territoire d'intervention immense, il n'est pas rare que des vétérinaires de ma circonscription du Gers soient payés plusieurs mois après la délivrance de leur facture. Dans l'écrasante majorité des cas, il ne s'agit pas d'une tentative des exploitants d'échapper à leurs obligations, mais d'une réelle difficulté à faire face à ces coûts.
Pour prendre l'exemple de la MHE, des dispositifs d'aide ont été mis en place ; compte tenu des délais de constitution des dossiers, les fonds ont cependant été versés avec un décalage, de sorte que les éleveurs n'ont pas toujours eu la trésorerie pour payer les vétérinaires à l'instant T.
Par ailleurs, certains dossiers n'ont pu prospérer car les vétérinaires, submergés, n'étaient pas disponibles pour réaliser les constats de MHE, indispensables pour établir l'éligibilité aux aides financières.
Je tenais ainsi à alerter sur le fait que le manque de vétérinaires est à l'origine de contraintes budgétaires pour les éleveurs.