Comme l'a très bien rappelé ma collègue Mathilde Hignet, il faut aussi prendre en compte le fait qu'à cause de politiques qui les désavantagent, les ménages modestes sont malheureusement nombreux dans les milieux agricoles. On ne peut prétendre créer dans l'enseignement privé des « bachelors agro » susceptibles de satisfaire tout le monde : personne ne les suivra, sauf peut-être des personnes qui n'ambitionnent pas de s'intégrer au monde agricole, puisque même les nouveaux installés qui n'en sont pas issus aspirent à d'autres modèles que ceux de HEC – l'École des hautes études commerciales – et de Sciences Po.
Pour revenir à cet amendement, qui vise encore une fois à privilégier le public par rapport au privé, j'aimerais vous poser une question, monsieur le ministre. Les enseignants du secteur public et leurs syndicats s'inquiètent d'échos qui leur sont parvenus, selon lesquels seul un « bachelor agro » par région serait prévu. La région Nouvelle-Aquitaine est énorme. Y ouvrir un seul bachelor ne servirait pas à grand-chose et créerait de surcroît une concurrence entre les établissements.
Ma question est la suivante : les établissements privés seront-ils une fois encore favorisés, ce qui rendrait de fait ces formations totalement inaccessibles à certaines catégories de la population ? Êtes-vous en train de créer une formation qui ne sera accessible à personne, ou prévoyez-vous d'ouvrir davantage de places dans les « bachelors agro » ?
Par cet amendement, nous vous proposons de privilégier l'enseignement public, donc les élèves.