Intervention de Catherine Vautrin

Réunion du lundi 13 mai 2024 à 16h00
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à l'accompagnement des malades et de la fin de vie

Catherine Vautrin, ministre :

Nous devons assumer un certain nombre de choix faits depuis plus de quarante ans. Nous respectons toutes les spécialités et ceux qui les exercent, notamment les aides-soignants, les infirmiers et les médecins qui s'engagent dans les soins palliatifs.

Je n'ai pas caché la difficulté, que nous connaissons tous, d'accéder à ce type de soins. J'ai cité les chiffres de la Cour des comptes en la matière. Chacun peut souhaiter faire plus et mieux, mais il est une réalité qui nous rattrape : nous avons besoin de professionnels. La nécessité de la formation peut faire l'objet d'un consensus. Au-delà de la formation initiale, la formation continue sera d'autant plus efficace que nous aurons favorisé le développement d'une culture des soins palliatifs, qui attirera des professionnels vers cette spécialité dont je conviens qu'elle n'est pas forcément le premier choix des étudiants.

Ce serait mentir aux Français que de prétendre que nous allons régler le problème en six mois. Les besoins étant immédiats, nous actionnons tous les leviers dont nous disposons, à commencer par celui de la formation. Lors de ma prise de fonction, il y a trois mois et demi, j'ai pris un décret concernant les professionnels à diplôme hors Union européenne. S'ils ne sont pas l'alpha et l'oméga, ils ont permis d'apporter des réponses, dans un esprit de compagnonnage avec des praticiens formés. Ceux qui ont accepté de prendre un poste ont été prioritairement orientés dans les territoires où la vacance était importante.

Il est vrai que le vieillissement de la population suscitera un besoin d'accompagnement croissant et durable. Certains médecins acceptent de travailler plus longtemps, mais cette pratique a des limites, ce qui nous a conduits à ouvrir des formations. Peut-être ne sommes-nous pas allés assez loin. Mais nous avons au moins eu le mérite d'engager cette politique et d'augmenter le nombre de médecins en formation depuis 2017. L'arrivée de ces jeunes docteurs, à partir de 2026, va contribuer à résoudre le problème.

L'amendement CS636 part du principe que ce qui va sans dire va mieux en l'écrivant. Nous devons cependant dire la vérité : ce n'est pas en l'adoptant que nous ferons arriver des médecins, du jour au lendemain, dans tous les départements. Cette question dépasse les gouvernements et les majorités – celles d'hier peuvent aussi regarder ce qui n'a pas été fait. Elle nous engage vis-à-vis de nos concitoyens, notamment des plus âgés, qui nous ont permis de devenir ce que nous sommes.

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