Les personnes âgées sont très réticentes à écrire leurs directives anticipées, et préfèrent les conversations anticipées. Elles craignent d'être prisonnières d'un papier.
En dix ans, nous avons accompagné une trentaine de personnes atteintes de la maladie de Charcot. Seulement deux d'entre elles ont demandé au médecin de les sédater. Les vingt-huit autres étaient rassurées par le fait que le médecin s'engage formellement à ne pas les laisser souffrir.
Je vois difficilement comment la promesse de rendre les soins palliatifs largement accessibles serait compatible avec le vote de la loi sur l'aide à mourir l'année prochaine.
Bien sûr, la vieillesse n'est pas une maladie, même si les dépenses de santé d'une personne sont les plus importantes au cours des six derniers mois de sa vie. Ce que j'ai exprimé tout à l'heure, c'est la peur de ces personnes. Cette crainte doit être prise en compte. Les personnes âgées pressentent qu'elles vont se dégrader très vite et elles se demandent ce qui se passera quand l'assistance au suicide sera rendue possible par la loi.