En France, la séquence « éviter, réduire, compenser » est quasi exclusivement réduite à « compenser ». Depuis des années, la destruction des haies est massive. Je le répète, déplacer des haies n'est pas équivalent à les conserver. Dans le cadre de la mission d'information déjà citée, nous avons interrogé M. Alexandre Boissinot, ingénieur écologue à la réserve naturelle régionale du bocage des Antonins. Il a souligné qu'il était urgent de conserver l'existant et a notamment cité l'exemple des arbres « têtards » – leur nom diffère selon les régions –, éléments typiques des anciennes haies bocagères dans les paysages agricoles : leurs troncs creusés et leurs cavités sont d'importants réservoirs de biodiversité et ils jouent un rôle tampon majeur dans le cadre du changement climatique.