On peut se demander pourquoi vous avez choisi de commencer l'enquête au lendemain de l'élection présidentielle de 2017 alors que la dette publique augmente de manière significative depuis près de cinquante ans, sous l'effet de crises successives et de décennies de gestion défaillante. La chronologie que vous avez retenue nous privera d'éléments de réponse essentiels aux questions que vous soulevez : nous ferons par exemple l'impasse sur l'étude de la situation que la France a vécue au cours de la période 2008-2014. À l'époque, en raison de la crise des dettes souveraines, la France avait procédé à un rééquilibrage budgétaire majeur, notamment par de fortes hausses des prélèvements obligatoires sur les entreprises et, surtout, sur les ménages. Cela avait étouffé la timide reprise de l'économie européenne et avait produit des conséquences désastreuses sur les finances publiques. Il aurait aussi été intéressant d'avoir des éléments de réponse sur la croissance de la dette publique entre 2002 et 2007, laquelle a atteint près de 20 points de PIB alors que ces années furent plutôt positives pour notre économie.
Cela nous fait penser que cette commission d'enquête risque d'être perçue avant tout comme une tribune politique. Certains pourront craindre qu'elle se contente d'une exploration de surface.
Nous en convenons, la croissance de la dette publique et ses effets sur notre économie mériteraient d'être traités en profondeur, avec rigueur, pour que l'on puisse en tirer des enseignements utiles pour la bonne gestion de nos finances publiques. Nous participerons à ces travaux.