Je ferai deux remarques. Premièrement, on peut certes toujours emprunter facilement sur les marchés, mais il faut avoir conscience des conséquences de l'augmentation exponentielle de la charge de la dette. On n'est plus dans un contexte de taux nuls, qui ont masqué les conséquences des dérives du début du premier mandat d'Emmanuel Macron. À l'époque, plus on s'endettait, plus la charge de la dette diminuait. À présent, on sait que, quoi qu'il arrive, à la fin de la décennie d'Emmanuel Macron, la charge de la dette sera devenue le premier budget de l'État, loin devant l'éducation nationale. Certains diront que ce n'est pas grave, mais ce seront près de 80 milliards dont on ne disposera pas pour soutenir notre économie, redresser les services publics, organiser notre défense, etc.
Deuxièmement, les engagements du Gouvernement reposent sur des prévisions qui se sont révélées totalement erronées, comme nous l'évoquions l'été dernier. Les prévisions de croissance actuelles apparaissent toujours bien supérieures au consensus des économistes. On nous parle maintenant de 1 %, dont 0,2 % – chiffre dont Bruno Le Maire se glorifie – au premier trimestre. Cela ferait au mieux 0,8 % pour le reste de l'année, si la moyenne était tenue. Cela représentera des milliards en moins, ce qui contribuera à aggraver la situation. L'acquis de croissance de l'année dernière a été moins bon que prévu ; ce sera à nouveau le cas l'année prochaine. Tant que l'on n'aura pas mené une opération vérité sur les comptes de l'État, on prendra le risque de mettre la France dans une situation très difficile. Je forme le vœu que la commission d'enquête soit un moment de vérité, afin que nous puissions redresser la situation de notre pays.