La formule de prix établie en 2019 respectait à la fois l'esprit et la lettre de la loi Egalim 1 visant à assurer une juste rémunération des producteurs. La prise en compte du prix de revient des producteurs, dans l'esprit de cette loi, se fait pour le marché intérieur, sachant qu'il y a aussi une part de marchés internationaux. La collecte de lait de Lactalis est pour moitié vendue et pour moitié exportée.
La formule de prix a été construite à partir de trois composantes, qui sont les trois débouchés de Lactalis : les produits de grande consommation sur le marché intérieur, qui donnent lieu aux fameuses négociations annuelles ; les PGC à l'export, dont la valeur est estimée à partir du prix moyen du lait allemand ; et les produits industriels, pour lesquels on se fonde sur l'indicateur beurre-poudre du CNIEL. Ces trois composantes représentent respectivement 50 %, 20 % et 30 % de la collecte de Lactalis. Ce mode de calcul n'est pas propre à Lactalis puisque la quasi-totalité de la filière applique le même genre de formule.
Selon la loi Egalim 1, le calcul devait prendre en compte le prix de revient du producteur pour l'évaluation de la composante correspondant au marché intérieur. Restait à déterminer dans quelle proportion, puisqu'une prise en compte se situe entre 0 % et 100 %. Lactalis et l'UNELL ont été les premiers à fixer un taux précis – 50 % – dans leur formule de prix, ce qui revenait à distinguer quatre facteurs : le prix de revient pour 25 % ; l'indice des prix de vente de l'industrie française (PVI) de l'Insee pour 25 % ; le prix moyen allemand pour 20 % ; l'indicateur beurre-poudre pour 30 %.
Au cours des discussions de cet hiver avec Lactalis, nous voulions faire progresser la part du prix de revient sur le marché intérieur pour être plus en phase avec la loi Egalim 2. Aux termes de l'accord intermédiaire conclu à l'issue de la médiation, il a été décidé de porter le taux de 50 % à 70 %. Notre objectif est de le faire passer rapidement à 100 %.