Depuis, nous avons trouvé des accords. Une première médiation en septembre 2023 a permis de finaliser le prix du lait pour le dernier trimestre de l'année. Un accord a été trouvé entre l'UNELL et Lactalis pour prendre en compte ces prix de revient et fixer un prix juste pour les producteurs.
Avec la promulgation d'Egalim 2, il y a eu une sanctuarisation de la matière première agricole dans les relations commerciales entre les transformateurs et les distributeurs. Avant chaque négociation, soit généralement tous les ans, l'UNELL réévalue les prix de revient de ses producteurs pour les proposer à Lactalis, qui les intègre dans ses conditions générales de vente aux distributeurs. Nous avons appliqué cette démarche depuis la signature de l'accord-cadre en 2019. En 2022, trois négociations commerciales ont eu lieu avec, à chaque fois, une réévaluation des prix de revient pour tenir compte de l'inflation.
Un premier point d'achoppement est apparu en octobre 2023, quand Lactalis a refusé de prendre en compte nos prix de revient. Je n'en connais pas la cause exacte, mais je peux seulement vous donner mon interprétation. En tout état de cause, le groupe nous a imposé, sans vouloir échanger avec nous – raison pour laquelle nous avons parlé de diktat –, les prix de revient qu'il estimait légitimes pour les producteurs. Imposer une augmentation de 1 % des prix de revient alors que l'inflation est de 7 %, on peut se demander si c'est bien légitime ! Pour la première fois depuis cinq ans, il n'y a donc pas eu d'accord sur la valeur des prix de revient inscrite dans les conditions générales de vente à la distribution.
Deuxième pierre d'achoppement : la formule de 2019 ne prend en compte le prix de revient des producteurs que pour 50 % du marché intérieur, alors que nous estimons qu'il devrait l'être en totalité pour respecter l'esprit et pas seulement la lettre d'Egalim 2, qui sanctuarise les matières premières agricoles. Pour nous, étant donné que cette matière première agricole est non négociable entre transformateur et distributeur, le prix de revient doit être valorisé auprès des producteurs dans sa totalité, et non plus à 50 %. Lactalis a refusé.