Je constate que l'élevage du porc est devenu, pour un certain nombre de courants politiques et associatifs, le symbole d'une agriculture industrialisée qui devrait disparaître. Les propos tenus, souvent à tort, sur les algues vertes en Bretagne témoignent d'une vision éloignée de la vérité scientifique. Je ne conteste pas l'existence de problèmes ni la nécessité d'améliorer certaines choses, mais on a affaire à une manipulation des peurs, à des raccourcis éloignés du réel. Les Bretons sont bien plus au fait des réalités qu'un certain nombre d'habitants des grandes villes.
La viande de porc fait partie de l'alimentation populaire. Le filet mignon du dimanche mis à part, c'est globalement une viande plus accessible, et – hasard auquel je ne crois pas – c'est celle qui a été la cible des critiques les plus violentes. Les pièces du porc les plus concurrencées, pour lesquelles l'autosuffisance française est menacée, sont les plus appréciées dans notre culture culinaire et les plus accessibles économiquement. La viande de porc n'a-t-elle pas été la cible de toutes les critiques, idéologiques incluses, parce qu'elle représentait une culture populaire, peut-être plus facile que d'autres à remplacer aux yeux de certains ?
La solution à la crise du porc est malheureusement devenue une arlésienne du débat politique. Les ennuis que l'on a voulu créer à nos éleveurs ne constituaient-ils pas les prémices de ce que l'on a fait subir au secteur de la volaille et de ce que l'on fait endurer aujourd'hui au secteur bovin ? On a l'impression que, du porc aux vaches en passant par les volailles, c'est tout l'élevage qui dérange.