En effet, il faut l'amender. L'ouverture du marché français, dans les années 1980, à la Nouvelle-Zélande, mais aussi à la Grande-Bretagne, a constitué une onde de choc. Ce n'est pas le seul niveau des importations de Nouvelle-Zélande qui a déstructuré le marché. Il y a eu une arrivée massive d'agneau, de diverses origines, qui a déstructuré les flux commerciaux français au moment de l'affaire du Rainbow Warrior : c'est pourquoi on fait souvent référence à cet événement. Ce phénomène a réduit considérablement le prix de l'agneau : en 1990, je vendais des agneaux 400 francs. On a subi un tsunami qui a déstructuré le commerce français. La réponse, lente, a pris la forme des signes officiels d'identification de la qualité et de l'origine (SIQO), qui ont eu pour objet de légitimer la différence de prix auprès du consommateur. Il nous a fallu près de trente ans pour remonter à la surface, parce que l'ensemble de la filière s'est mobilisé. Lorsque les producteurs français entendent que 38 000 tonnes supplémentaires ont été accordées à la Nouvelle-Zélande, cela contribue à l'ambiance que j'ai évoquée.