Nous avons participé, en octobre dernier, au congrès mondial de la viande, aux Pays-Bas, où tous les continents étaient représentés. Le seul qui envisage de limiter sa production est l'Europe. La production et la consommation mondiale de viande bovine augmentent de 1 % par an. On parle de 10 milliards d'habitants à l'horizon 2070, mais, quels que soient les chiffres, tout le monde s'accorde sur le besoin en protéines animales.
On veut enrayer la décapitalisation, mais on nous a mis de nombreux boulets. Encore une fois, les questions centrales sont celles du revenu, de la rentabilité et des perspectives. Le Président de la République a une position claire au sujet du Mercosur, ce dont nous le remercions. Mais on nous parle d'accords avec des pays comme l'Australie. Il ne manquerait plus que l'on négocie l'importation de viande bovine en provenance de l'Inde ! Cette vision des choses plonge dans le doute les éleveurs qui souhaiteraient moderniser leur exploitation ou les jeunes envisageant de s'installer.
On paraît peut-être trop sur la défensive, mais cela s'explique par le fait que nous obéissons à de nombreuses injonctions. Le débat sur la directive relative aux émissions industrielles (IED) en est une illustration : l'élevage bovin viande a failli – chose hallucinante – passer dans le domaine industriel. En maintenant notre modèle, nous manifestons la volonté de protéger le consommateur et d'agir en faveur de l'environnement et du bien-être animal, et l'on voudrait nous appliquer des règles propres aux émissions industrielles ! Il faut redonner de la perspective et de la sécurité.