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Intervention de Emmanuel Bernard

Réunion du jeudi 4 avril 2024 à 14h30
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la france

Emmanuel Bernard, président de la section bovine d'INTERBEV :

Ce matin, j'ai assisté à un webinaire au cours duquel nous avons réfléchi aux actions que nous pourrions développer dans le domaine des exportations. Je comprends la question et je vous répondrai d'abord que nous sommes favorables au commerce et aux échanges mais veillons aussi à la protection du consommateur.

Il est vrai qu'en valeur absolue, quelques milliers de tonnes sur les 7,5 millions de tonnes produites annuellement dans l'UE ne sont pas très impressionnantes. En revanche, si l'on additionne les milliers de tonnes et que l'on considère la nature du produit, il y a un déséquilibre. Lorsqu'on importe uniquement des gigots, que fait-on du reste ?

On peut vouloir être offensif à condition que tout le monde soit soumis aux mêmes règles. Nous ne sommes pas défavorables aux importations. On sait que certains pays européens sont tentés par des viandes exotiques : nous l'acceptons aussi longtemps que cela ne déséquilibre pas la filière.

Pour être offensif, il vaut mieux avoir de grosses entreprises. Je ne suis ni pour ni contre ces dernières. Nous agissons au quotidien avec les fédérations – Culture Viande et la Coopération agricole – et tout le monde travaille avec nous. Des structures coopératives sont multi-produits. On peut citer aussi une entreprise qui travaille à 99 % avec des producteurs français.

Ce qui est certain, c'est que l'inorganisation nous empêcherait de nous adapter au consommateur français. Le haché a permis de basculer d'un mode de consommation à un autre et cela a nécessité des industriels, des gens conquérants et de la communication. Nous accompagnons, sur le plan de la communication, les innovations concernant les produits. On pourrait considérer qu'il y a trop d'abattoirs en France, quand bien même les politiques défendent, sur le terrain, leur abattoir local. C'est un secteur pressurisé : quatre ou cinq groupes regroupent 80 % de l'abattage. On a perdu 25 % des producteurs. On a essayé de limiter la taille des élevages à l'aide de seuils et de normes. Il faut savoir si l'on souhaite développer l'intégration et l'organisation – et, le cas échéant, jusqu'où – ou si l'on reste sur les modèles actuels. Nous avons des structures bien organisées capables de gérer l'export – à destination de l'Europe ou au-delà – et un nombre réduit de groupes d'abattage en France.

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