Pour la filière bovine, les importations en France de produits originaires de pays tiers sont faibles. La grande distribution ne rêve pas de faire venir la viande de ces pays-là.
Cependant, l'Union européenne importe plusieurs centaines de milliers de tonnes de viande du Brésil sans qu'aucune mesure miroir ne soit respectée. La Commission européenne s'est bornée à demander au Brésil de certifier que les éleveurs n'utilisent pas d'hormones de croissance : aussi avons-nous pour seule garantie des attestations sur l'honneur émises par des vétérinaires brésiliens. Je respecte les vétérinaires du monde entier, mais seule l'Europe peut imaginer un tel système : nulle part ailleurs on ne se contenterait d'attestations sur l'honneur ! Nous ne parlons pas d'exploitations familiales d'une centaine de bêtes où le vétérinaire passe en fonction des besoins. Au Brésil, le vétérinaire est salarié du feedlot : ce sont donc des salariés qui produisent ces attestations.
L'Europe importe donc aujourd'hui des viandes qui ne respectent pas nos standards. C'est pourquoi nous sommes très préoccupés par les accords tels que celui passé avec le Marché commun du Sud (Mercosur), lesquels permettent, malgré des droits de douane élevés, l'importation de viandes beaucoup moins chères du fait de leurs conditions de production. Si l'on ne vérifie pas ces dernières, on crée un précédent dont le consommateur sera la victime.