En tant que membres d'un syndicat généraliste, notre rôle n'est pas de promouvoir l'agriculture biologique, bien que cette dernière puisse être une vraie solution pour sortir des pesticides.
Pour avoir été moi-même maraîcher, je peux vous dire qu'il est possible de produire des carottes dans le cadre d'une agroécologie locale et paysanne. Cependant, le bio n'empêche pas l'industrie, compte tenu de la marchandisation de la production agricole. Autrement dit, on peut reproduire dans le bio des systèmes économiques que l'on connaît en agriculture conventionnelle et qui se caractérisent par une logique de marché, libérale. C'est ainsi que l'on arrive à des aberrations comme celle d'acheter des carottes bio en Allemagne parce qu'elles sont moins chères que celles produites en France. On pourrait pourtant développer une filière bio locale, agroécologique, en France.
Il faudrait effectivement adopter une approche globale, avec une composante sociale. C'est ce que nous avons défendu au cœur de la crise agricole : lors des mobilisations, nous avons moins parlé de projet agroécologique et de normes environnementales que de la possibilité, pour les paysans, de vivre de leur métier. Nous avons d'abord adopté une approche sociale : pour développer une filière carottes, il faut avant tout que les paysans français puissent vivre de leur métier de producteurs de carottes ! Il convient de leur garantir un revenu avant de pouvoir développer des systèmes vertueux.