Ce n'est peut-être pas une question piège, mais cela y ressemble ! Je ne sais pas quoi vous répondre. L'idéal serait que le sucre soit local et bio.
Il est préférable de produire local, à condition de ne pas déstructurer d'autres filières. S'il faut, pour cultiver la betterave, utiliser des produits de synthèse qui vont détruire d'autres filières, polluer l'environnement et nuire aux abeilles, je préfère acheter du sucre qui vient d'ailleurs, d'un endroit où la production est saine et où nous n'avons pas exporté nos problèmes. Le produit le plus vertueux est peut-être celui qui affecte le moins l'environnement. C'est un avis très personnel, en demi-teinte. Nous nous heurtons souvent à des contradictions : les choses ne sont ni toutes blanches, ni toutes noires.
Si l'on définissait une orientation générale, qui encourage une transition agroécologique globale avec une relocalisation des productions, les problèmes spécifiques à telle ou telle filière seraient peut-être plus faciles à gérer. Commençons donc par avoir le courage d'une réorientation globale : je ne doute pas que nous trouverons alors, collectivement, des solutions techniques, économiques et sociales à ce genre de problèmes spécifiques à certains produits. Pour l'instant, nous n'avons malheureusement pas cette volonté – en tout cas, ce n'est pas le chemin que prend le projet de loi d'orientation agricole.