L'autosuffisance ou l'autosubsistance traduisent un certain repli sur soi – on produit et on consomme tout sur place –, alors que la souveraineté alimentaire n'exclut pas les échanges, la coopération, le partage, la relation, le lien. La souveraineté alimentaire s'appuie d'abord sur des outils démocratiques. L'idée est de permettre aux populations de choisir leur alimentation dans le cadre d'un débat démocratique et non pas de se replier à l'intérieur de frontières hermétiques.
Tous les outils permettant de lutter contre l'artificialisation sont bons à prendre, y compris ceux qui sont prévus dans la loi « climat et résilience ». Il faut se fixer des objectifs ambitieux, cesser toute artificialisation, faire en sorte qu'aucune terre agricole ne disparaisse, dès à présent. Que vous dire d'autre ? Nous n'avons pas le choix.
Les SAFER sont un outil de gestion important, mais il faut qu'elles fonctionnent et qu'elles fassent correctement leur travail de répartition des terres. Quant aux schémas directeurs régionaux des exploitations agricoles (SDREA), ils nous incitent à poser la question de la représentativité des organisations agricoles, telles que les chambres d'agriculture. Nous devons déterminer collectivement des SDREA qui tendent à la souveraineté alimentaire. La répartition du foncier commence dès ce stade. Quelles sont nos priorités quand des terres se libèrent ? Privilégions-nous l'installation de nouveaux paysans ? Pour nous, il faut commencer par là et par un changement de la gouvernance agricole.
Mes propos sur la méthanisation reflètent la réalité du terrain. En Ille-et-Vilaine, il y a beaucoup de méthaniseurs à 3 millions d'euros. Il suffit de se balader pour les voir, flanqués d'un tas de maïs. Ce ne sont pas des déchets qui les alimentent.