Le moins c'est le mieux. Si l'on peut s'en passer, pourquoi utiliser des produits de synthèse ? Il est d'ailleurs difficile de mesurer les effets des produits sur l'environnement et la santé, d'autant que les lobbies ont montré leur capacité à les camoufler. J'entends ce que vous dites. Pour être tout à fait honnête, je dois vous indiquer que, n'étant pas le spécialiste des produits phytosanitaires à la Confédération paysanne, je n'ai pas en tête toutes les données dans ce domaine.
Si nous prônons la sortie des pesticides et des produits phytosanitaires, c'est aussi pour des raisons liées à la souveraineté alimentaire, à la capacité d'autonomie et de résilience des fermes : l'usage de ces produits crée une dépendance envers l'industrie. Ma réponse n'est pas tranchée, mais je répète que l'agroécologie a fait ses preuves en utilisant des produits naturels – pour lutter contre la flavescence dorée, on peut même utiliser l'eau chaude. Certains produits naturels issus des plantes ne sont pas vraiment autorisés, alors que ce sont de potentiels substituts, et la recherche dans ce domaine pourrait être plus active.
Si je n'ai pas, sur les produits de synthèse, une position dogmatique qui me conduirait à réclamer leur bannissement complet, je pense néanmoins qu'ils ont prouvé leur nocivité. D'un point de vue sociétal, il n'est donc pas aberrant d'espérer la fin de leur usage pour éviter de polluer l'eau et l'air, pour améliorer les relations de voisinage et notre capacité à vivre ensemble, pour protéger notre santé. À mon avis, vous faires comme tout le monde : vous fermez la fenêtre quand votre voisin épand des pesticides. S'ils étaient anodins, nous n'aurions pas ce genre de comportement. Le fait est qu'ils ont des effets nocifs sur la santé et l'environnement.