En réalité, l'utilisation des produits phytosanitaires n'a pas beaucoup baissé et la France, qui a affiché des ambitions de sortie des pesticides, est loin de ces objectifs et reste championne de la consommation de pesticides. Les premiers à en pâtir sont les paysans – nombre de mes collègues ou voisins sont touchés par des cancers. C'est là un vrai problème de santé publique qu'il faut prendre en considération, au-delà de la pollution de l'eau.
Je ne représente pas la Fédération nationale d'agriculture biologique, mais le bio est un modèle qui a fait ses preuves et qui permet de sortir de l'engrenage des pesticides en utilisant des alternatives mécaniques ou agronomiques. En bio aussi, on utilise des produits phytosanitaires, mais il ne s'agit pas de produits synthèse et ils sont moins dangereux pour l'environnement et la santé. Nous ne sommes donc pas opposés à l'usage de tout produit, mais il faut en maîtriser l'impact sur la santé, sur l'environnement et sur notre capacité à installer demain nos jeunes. En Bretagne, je suis affolé de constater la qualité de l'eau et la dépense publique engagée pour la dépolluer. C'est toute la société qui est obligée de pallier ces déficits.