La technologie est au service des paysans. Elle permet aussi aux agriculteurs de s'émanciper du carcan industriel dans lequel ils sont parfois tenus, coincés qu'ils sont entre l'amont et l'aval, très dépendants à la fois de l'un et de l'autre. Si cette émancipation permet aussi de libérer du temps pour être plus en phase avec le rythme de travail sociétal, nous ne sommes pas opposés par principe à la technologie.
Le problème est que la technologie, qu'il s'agisse de la robotique ou de la génétique, est souvent, et depuis très longtemps, au service d'une industrialisation forcenée. Le bénéfice de la mécanisation et de la robotisation se manifeste dans la productivité, et la valeur ajoutée de l'augmentation de la productivité dans les fermes est bien souvent captée par l'industrie. Cette aliénation par la robotisation et, plus généralement, par la technologie à un système particulièrement industriel, qui diminue la capacité de maintenir un revenu dans les fermes, est ce que nous critiquons. La technique est un outil, au même titre qu'un marteau peut servir à construire comme à taper sur son voisin. La technique n'est intéressante qu'à partir du moment où elle sert un objectif politique.