L'accaparement que j'évoquais est aussi celui que l'on observe au sein même du monde agricole avec l'agrandissement des fermes et la mise en compétition des paysans les uns avec les autres, qui produisent ces effets de « prédation » – j'emploie ce dernier mot entre guillemets car je ne veux pas stigmatiser mes voisins, mais certains modèles de production sont prédateurs des autres. Le premier accaparement est là et il faut le combattre par la gestion du foncier et avec des outils de régulation correctement gouvernés. C'est l'un des enjeux de la représentativité syndicale.
Les mesures visant au zéro artificialisation nette sont importantes car elles évitent, entre autres, l'expansion de l'immobilier. On constate néanmoins la construction d'infrastructures, notamment autoroutières, qui devraient être évaluées au regard des enjeux du maintien des terres agricoles. Il s'agit donc sans doute d'un bon outil, mais insuffisant pour freiner la disparition des terres agricoles sur le territoire ; or la disparition des terres agricoles est aussi celle de notre capacité à produire. Le premier enjeu est donc de maintenir les terres agricoles et le deuxième de répartir correctement le foncier pour que tous puissent s'installer.