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Intervention de Stéphane Galais

Réunion du jeudi 4 avril 2024 à 14h30
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la france

Stéphane Galais, secrétaire national de la Confédération paysanne :

Les attaques dont font l'objet les normes environnementales sont avant tout une manœuvre de diversion pour éviter les vrais problèmes.

La colère qui s'est exprimée dans les campagnes trouve sa source dans les difficultés liées aux revenus, et elle pose la question de l'avenir. Nous avons travaillé pour recentrer le débat sur ces questions, car les problèmes ne résultent pas des normes environnementales mais bien des revenus insuffisants et d'accords de libre-échange dont il faut sortir. Il faut aussi donner un horizon aux paysans et aux paysannes.

L'autre raison de la dureté des attaques contre les normes environnementales est la volonté de faire perdurer un modèle d'agriculture intensive et productiviste, soutenu par une partie du monde agricole. Pour notre part, nous regrettons toutes les reculades sur les mesures environnementales, la biodiversité et la préservation de notre richesse écologique. Il ne faut pas opposer productivité agricole et écologie ; au contraire, la biodiversité est un réservoir et nous habitons avec toutes les formes du vivant. J'aime bien qualifier cela d'« écohabitat ».

En faisant disparaître la biodiversité, les haies et les prairies et en polluant l'eau, nous sommes en train de mettre en péril le pouvoir agronomique de la ressource. C'est un non-sens. Cela n'a d'intérêt que si l'on veut persévérer dans un modèle productiviste qui exploitera toutes les ressources jusqu'au bout.

Je ne peux que répéter que nous ne voulons pas aller dans cette direction. Il est bien connu que la Confédération paysanne tient ce discours depuis longtemps.

S'agissant du Pacte vert, il est évidemment nécessaire de conditionner les aides publiques à des engagements des paysans et des paysannes de protéger les ressources et l'environnement. Il faut aussi simplifier, en finir avec les aides surfaciques et accroître le soutien aux modèles agricoles les plus vertueux. Il ne s'agit pas simplement d'accompagner la transition mais aussi d'accompagner ceux qui l'ont engagée depuis longtemps, afin de garantir une agriculture pérenne.

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