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Intervention de Christine Arrighi

Réunion du mercredi 10 avril 2024 à 15h30
Commission d'enquête sur le montage juridique et financier du projet d'autoroute a

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristine Arrighi, rapporteure :

Je me permettrais ici de reprendre un mot de monsieur Crozet : « Le monde des transports est bien un monde de chimères. »

Je ne doute pas que des véhicules volants nous conduiront un jour à Castres en beaucoup moins de temps. Dans l'attente, des rapports du GIEC nous alertent dès aujourd'hui sur le dérèglement climatique et peut-être le technosolutionnisme que vous semblez invoquer, monsieur Ivaldi, n'est-il pas la solution. Une solution serait peut-être à rechercher dans le triptyque « Éviter/Réduire/Compenser » et éviter serait effectivement un bon début.

Selon monsieur Crozet, l'État aurait fait une bonne affaire en se ménageant 22 milliards d'euros de redevances. C'est sans compter les coûts induits en termes d'aménagement du territoire, de rupture de la biodiversité et de prise en compte de tous les effets néfastes sur le plan environnemental – et qui, pour l'heure, n'ont pas été suffisamment mis en lumière. À mon sens et sachant l'importance du volet environnemental, on ne peut donc pas uniquement raisonner en termes financiers.

Sur l'idée qu'il y aurait des gagnants à cette autoroute et bien qu'on lui confère une raison impérative d'intérêt public majeur, je rappelle que nous parlons d'une autoroute à desserte locale et dont le trafic supposé a été estimé par le concessionnaire lui-même. Des négociations ont d'ailleurs eu lieu sur l'éventualité de créer des sorties supplémentaires, afin de desservir l'ensemble des villages alentour. C'est donc une autoroute à desserte locale et non une autoroute de point à point, à l'instar du barreau entre Pau et Langon, ce qui ne fait qu'aggraver la question du trafic : 17 000 passages estimés sur la partie de Castres et uniquement 6 000 à partir de Soual.

La question des transports est aussi passionnante que cruciale. Le choix de ne pas agir plus fermement pour des transports décarbonés, malgré les 32 % de gaz à effet de serre, ne fera qu'accentuer le dérèglement climatique.

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