Intervention de Marc Ivaldi

Réunion du mercredi 10 avril 2024 à 15h30
Commission d'enquête sur le montage juridique et financier du projet d'autoroute a

Marc Ivaldi, professeur d'économie à la Toulouse School of Economics :

Sur Pau-Langon, je suis totalement d'accord.

La situation est totalement différente en Aquitaine, où deux autoroutes se concurrencent, sans que des camions puissent les emprunter, ce que je trouve incompréhensible. De surcroît, un TGV entre Bordeaux et Dax est en cours de construction. La situation n'a vraiment rien à voir, en termes de coûts notamment.

Je reviens sur la notion d'attractivité, que monsieur Terlier a bien décrite. Un régiment militaire, un aéroport ou un hôpital, ont évidemment un impact sur l'activité, en plus d'avoir un effet d'entraînement sur la vision que le territoire a de lui-même. Ces éléments, certes importants, restent insuffisants.

Pour créer des effets d'agglomération, il faut naturellement densifier les emplois, ce qui n'est possible que s'il existe de l'attractivité et de l'accessibilité, lesquelles sont évidemment liées au niveau de productivité. Si vous ne créez pas un marché dans une ville donnée, vous n'aurez pas besoin d'une route. En d'autres termes, ce n'est pas la route qui crée le marché, mais le marché qui crée la route. Pour couper le nœud gordien dans la relation entre le transport et le développement économique, il conviendrait plutôt d'appréhender les choses de ce point de vue.

J'aurais une dernière précision à l'intention de madame Arrighi. Dans mon article, réduit par les journalistes des Échos, j'ai pris l'hypothèse d'un gain de temps de vingt minutes, ce qui n'est pas l'hypothèse haute.

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