J'habite pour ma part dans le département de la Loire où mon député se bat pour obtenir le doublement de la nationale 7 (au Nord-Ouest du département). C'est dire, monsieur Terlier, que je comprends bien votre raisonnement, qui s'apparente finalement à un appel au secours de tous ces territoires de facto marginalisés par les métropoles et qui n'arrivent plus à attirer des médecins, des ingénieurs et autres personnels qualifiés.
L'autoroute servira à un certain nombre d'acteurs et il est évident qu'elle occasionnera des gains, ici ou là. Toutefois, je vous invite à consulter le bilan de la loi d'orientation sur les transports intérieurs (Loti) de l'autoroute A65 Pau-Langon. Ce bilan démontre bien la relative fragilité du projet, notamment si la croissance économique n'est pas au rendez-vous, mais aussi que le trafic ne sera pas aussi élevé que prévu. On le voit aujourd'hui avec Pau-Langon. Il se trouve que ceux qui avaient lancé l'autoroute A65 ont eu la chance de bénéficier de fortes baisses des taux d'intérêt pour refinancer leurs dettes.
Le deuxième enseignement de l'autoroute A65 est que les gains sont très localisés. Ceux qui prennent l'autoroute Pau-Langon (en payant très cher, au demeurant) y trouvent une utilité, ce qui est très bien, mais le gain collectif reste relativement mince.
En tant qu'économistes, nous nous intéressons justement aux gains collectifs qui, dans ce type de projet, sont souvent relativement minces.