La fédération Atlas articule son action autour d'un même triptyque : fédérer, agir et promouvoir. À ce titre, dix-neuf étudiants, issus de huit associations différentes, ont pensé et rédigé ce rapport consacré à la vision de la jeunesse engagée dans le processus de défense globale.
En 2021, année de création de la fédération, nous étions face à une problématique. De nombreuses associations s'intéressant au monde de la défense ne communiquaient pas entre elles, ce qui pouvait entraîner parfois des doublons, voire des ralentissements. Ensuite, dans le cadre de ce rapport, nous avons réalisé un sondage auprès de jeunes, à la fois initiés et non initiés aux questions de défense. Le constat a été sans équivoque : 70 % des sondés ont reconnu être prêts à s'engager dans ce processus de défense globale. Paradoxalement, un plus grand nombre a estimé que leurs propres concitoyens n'étaient pas prêts à s'engager dans ce même processus de défense. Autrement dit, la jeunesse engagée, c'est-à-dire la majorité, pensait être une minorité.
Dans ce contexte, face à une autarcie associative et une carence de dialogue entre les associations et les étudiants eux-mêmes, la fédération Atlas a vu le jour. Pour nous, fédérer consiste à construire une communauté de défense de jeunes. Nous plaçons au cœur de nos actions le partage. D'une part, les étudiants sont incités à partager entre eux : il nous paraît essentiel qu'un réserviste parle à un futur réserviste, qu'un stagiaire en industrie de défense parle à un potentiel futur stagiaire en industrie de défense, et ainsi de suite. D'autre part, les étudiants doivent également avoir la possibilité d'échanger et de partager avec les professionnels du secteur de la défense. Nous avons également mis en place des petits déjeuners avec des parlementaires ; mais aussi des militaires d'active, de réserve ou de deuxième section. Par ailleurs, il nous paraît essentiel que l'État agisse en favorisant la mise en place de parrainages entre les institutions militaires et les institutions éducatives et universitaires, avec un volume horaire mensuel ou annuel minimum.
Ensuite, la fédération Atlas a vocation à agir et à matérialiser cet engagement des étudiants, par différents moyens. La première méthode porte sur la mise en place de stages immersifs au sein des régiments et des bases aériennes, organisés par les pôles de rayonnement avec lesquels nous sommes partenaires, ou par la fédération elle-même. Nous mettons ainsi en place un boot camp annuel, cette année au 121e régiment du train, où nous proposons à 120 jeunes de connaître les conditions réelles de vie des militaires pendant quarante-huit heures, et de leur permettre de comprendre les enjeux relatifs à la construction des armées de demain.
L'action passe également par la professionnalisation des étudiants membres de la fédération. Nous organisons ainsi chaque année le salon Carrières défense. À cette occasion, les entités militaires, des entreprises de la BITD française ou des services de renseignement proposent aux étudiants des stages, des alternances et des premiers emplois.
Pour nous, la transformation concerne le passage du souhait d'un engagement vers le secteur de la défense à la consécration professionnelle de celui-ci. Cela relève en partie du ministère des armées, mais il existe également un véritable levier au niveau de l'éducation nationale et de l'éducation supérieure. Nous pensons donc qu'une valorisation et une simplification d'accès à certains domaines – notamment les contrats doctoraux et la recherche dans la défense – doivent être mises en place. Il importe également de valoriser les industries de défense qui sont finalement les secteurs les moins connus des étudiants.
Enfin, la fédération Atlas a vocation à promouvoir, c'est-à-dire à diffuser l'esprit de défense au-delà de nos propres frontières, en ciblant simultanément un public initié et un public non initié. La promotion de nos actions, mais plus largement de l'esprit de défense, passe avant tout par les canaux de diffusion modernes, numériques, avec principalement les réseaux sociaux Twitter, Instagram et LinkedIn. Notre stratégie de communication est claire : il s'agit de faire rayonner les actions des associations membres de la fédération, mais également les actions de la fédération elle-même via les plateformes numériques préférentielles de la jeunesse.
C'est pourquoi nous travaillons en étroite collaboration avec l'Agenda stratégique, où nous proposons de mettre en lien toutes les actions de nos associations, pour établir un planning hebdomadaire publié sur LinkedIn et in fine valoriser les actions de nos associations. Notre stratégie repose donc sur l'unité, puisque nous employons des outils qui sont en adéquation avec la jeunesse et la consommation moderne de l'information, mais aussi sur la centralisation, pour lutter face à « l'infobésité » croissante.
Lors de la construction de ce rapport, nous avons compris les points essentiels qui doivent également être développés par les ministères en matière de communication, dont le développement d'un narratif qui repose sur un principe de défense commune et d'intelligence collective, une défense qui inclut les citoyens dans l'action. Il faut également utiliser les canaux de diffusion de la jeunesse et de l'industrie créative ; nous privilégions donc les photographies, les vidéos et les formats interactifs.
Enfin, il importe aussi de promouvoir des actions glorieuses passées pour légitimer les structurations actuelles et futures, raison pour laquelle nous plaçons au cœur de nos préoccupations la participation aux opérations solidaires. Aux côtés des Jeunes IHEDN, nous avons la possibilité de sensibiliser nos étudiants aux associations du monde combattant, à travers des récoltes, la collecte pour le Bleuet de France, ou la participation collective aux courses avec notamment l'opération « Avec nos blessés ». Lors de l'organisation de tels événements, nous avons systématiquement constaté que peu d'étudiants connaissaient véritablement ces associations du monde combattant et le devoir de mémoire qu'ils représentent. Afin de véritablement créer cette culture mémorielle chez les jeunes, la mise en place d'un module mémoriel, au sein du parcours éducatif ou des formations initiales du réserviste, pourrait être évoquée.
En conclusion, la fédération Atlas mobilise et réunit la jeunesse autour de l'esprit défense en transmettant les clés de compréhension des enjeux militaires et industriels de demain, tout en créant un intérêt pour ces problématiques, pour un public d'initiés et de non-initiés. La défense globale de demain ne peut être construite sans la jeunesse engagée d'aujourd'hui et il nous semble donc essentiel que la jeunesse participe dès la phase de réflexion de cette défense globale.